Anne Dionisi Loviton se dévoile avec pudeur. Elle préfère capter le « je suis » des autres à travers peinture et sculpture.
Au départ il y a une émotion immense. Celle d'une rencontre entre une jeune fille et les toiles de Schiele et Soutine.. La redécouverte également de Pierre Dionisi, aïeul prix de Rome.. un désir intense de peindre l'anime, l"art comme un nouveau souffle s'impose pour apaiser un tumulte intérieur.
Des années s écoulent avec la même urgence de peindre les autres. Anne réalise des portraits expressionnistes, au couteau désormais. Un bouleversement pour elle qui aime tant travailler l épaisseur et dont le pinceau frôlait l'ennui.
En parallèle des portraits, Anne Dionisi s'essaye aux natures mortes pour parfaire sa technique, aux marines pour goûter à davantage de légèreté et aborde le thème de la danse cher à son coeur. Puis la sculpture. Une bascule dans sa vie d'artiste. Le plaisir de créer enfin avec les doigts, de partir d'un bloc de terre brut. De découvrir la richesse des expressions qui se répondent la peinture et la sculpture se lient d'un même ton.
En trait d'union, un sujet qui la touche depuis son adolescence: la maternité. Anne invente, laisse libre cours à son univers.
Elle anticipe parfois ses œuvres par le croquis, sans doute une manière de dompter l'urgence, cette exigence hâtive qui la caractérise. Quitte à s'attarder longuement ensuite sur un détail.
Peinture et sculpture en écho, Anne Dionisi livre avec force des couleurs et densité des matières sa vérité des êtres.